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Infolettres

Chut!

9 novembre 2022

Chut!
Non!
CHUUUT!

NON! Je veux en parler, STIE!

Maman, pourquoi m’as-tu montré à ne pas en parler? Là, c’est rendu que personne n’en parle.

Pourquoi un tel silence autour des règles? On se serait attendu au moins à ce que les féministes en parlent. Quelques-un·es l’ont fait, mais pas beaucoup… et elles ou ils l’ont fait avec d’importantes limitations et des distorsions.

Tu es prise, que tu le veuilles ou non, dans un étau idéologique. Pourquoi je dis ça? Les menstruations sont un sujet qui a fait l’objet de grandes peurs de la part des hommes. Ça, ça demande des explications, que je vais te fournir dans un livre à paraître. En attendant, je veux juste te montrer que ce sujet a aimanté de nombreuses peurs et que ces peurs nous nuisent.

On se serait attendu à ce que les féministes nous aident. Mais elles·ils-mêmes avaient à dealer avec les contraintes imposées par leur milieu, par leur formation ou par leurs intérêts personnels.

Penons, par exemple, les femmes dans les universités. Elles sentent bien la forte injonction à occulter tout ce qui relève du non-tangible, de la spiritualité.

En psychologie, on ne veut pas parler de conscience. On parle des comportements, de l’importance de s’adapter à la société, de gérer nos émotions, etc. C’est comme ça en psychologie dite scientifique. La conscience, l’inconscient et tout ce qui relève de cet immense espace, est pratiquement occulté.

En psychothérapie, on vise surtout des changements dans les façons de penser et de se comporter. Si on n’y arrive pas par les méthodes conventionnelles, on joue dans la chimie du cerveau avec les médicaments – antidépresseurs et autres. Pourtant, autour du début des règles – ce que j’appelle la cataménia –, il se produit une ouverture de conscience. C’est sur ce phénomène que les psychologues devraient s’appuyer pour comprendre les troubles prémenstruels.

Certaines chercheures dans diverses disciplines se sont attardées à comprendre ces troubles – que d’autres avant elles avaient nommés « syndrome prémenstruel » ou SPM. Ces femmes avaient besoin de subventions pour réaliser leurs recherches, qui leur tenaient à cœur. Or, les organismes subventionnaires exigeaient que le terme SPM soit utilisé pour parler de ces troubles : il devait paraître dans le titre de la demande de fonds et, évidemment, dans celui de l’article et partout dans le texte à paraître en journal scientifique. Influence des phar.ma.ceu.ti.ques? Les chercheuses étaient prises dans cet étau. Elles devaient reproduire, qu’elles le veuillent ou non, ce faux concept si nuisible aux femmes.

Tout de même, une douzaine de chercheures étatsuniennes se sont regroupées et ont réussi, par leur action concertée, à contourner cet obstacle. Elles ont trouvé des subventionnaires plus compréhensifs, pour ne pas dire plus honnêtes. Elles ont fini par parler de troubles prémenstruels – comme je le fais –, plutôt que d’un syndrome. À force d’études, elles ont démontré qu’en réalité, ces troubles sont une exacerbation de déséquilibres déjà existants.

Il reste que, œuvrant au sein de départements dans les universités, elles ne pouvaient pas parler d’ouverture de conscience. Omerta oblige! Elles sont allées le plus loin qu’elles pouvaient aller pour nous faire comprendre que les troubles prémenstruels ne sont pas une maladie, mais bien quelque chose de préexistant dans la femme qui tout à coup est révélé. Elles ont fait une partie du chemin, mais on les a bloquées, de bien d’autres façons encore.

Pour leur part, les féministes spiritualistes ont mystifié les règles. Partant dans bien des cas de la croyance autochtone que les menstruations sont un moment de pouvoir, elles ont créé une sorte d’aura autour de ce phénomène. Elles savaient et sentaient bien qu’il y avait quelque chose de spécial qui se passait dans leur propre vie autour du début des règles, comme toi aussi probablement. Mais, à défaut de comprendre et d’utiliser des concepts comme les états élargis de conscience, pourtant bien connus en chamanisme et de plus en plus cernés en neuroscience, elles ajoutent de la mousse autour du cristal. De la mystification, quoi!…

Les femmes en général ont volontairement passé le sujet des règles sous le tapis. Pourquoi? Le temps où les femmes subissaient d’énormes pressions pour rester à la maison et se confiner aux tâches domestiques et familiales – je pense à l’après-Seconde-Guerre mondiale – n’est pas si loin : quelques générations à peine. Or, de nombreux auteurs faisaient croire, et ce, depuis presque un siècle, que les femmes menstruées étaient moins compétentes et performantes au travail lorsqu’elles étaient menstruées. Ils ont aussi amplifié le phénomène de l’absentéisme au travail dû aux crampes menstruelles.

Les femmes se sont donc senties comme des imposteures lorsqu’elles essayaient d’investir les postes de prestige et de pouvoir. Il leur est venu tout naturellement de cacher le sujet des menstruations, de ne pas en parler… question de ne pas éveiller les soupçons quant à leur légitimité dans ces postes. Nous gardons sans le savoir des attitudes de ces précédentes générations. Et je ne parle même pas des injonctions de cacher le sujet venant de nos mères, de leur embarras, voire de leur honte.

Mettant tout ça ensemble, on voit que les femmes ont soit évité de parler des menstruations pour se protéger, soit mystifié le sujet, soit été contraintes à l’effleurer par manque d’ouverture à la spiritualité dans les milieux académiques. Alors, nous ne sommes pas tellement avancées.

Il est temps d’en parler dans des termes qui démystifient, en s’appuyant sur la science non corrompue et sur les témoignages des femmes elles-mêmes.

Je t’invite à me contacter à and.hamelin@treizemeres.com pour me dire de quels sujets tu aimerais entendre parler dans mes infolettres. Pour t’inspirer, parcours les thèmes des vidéos sur mon site et vas-y de toutes les questions qui t’intriguent ou t’interpellent. Ça me fera plaisir de savoir que tu t’y intéresses. Surtout, ça me guidera dans le choix de mes sujets.

J’ai l’intention de t’envoyer une infolettre toutes les deux semaines à partir d’aujourd’hui.